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Contexte théorique

En distinguant nettement le sens des expressions linguistiques, entendu comme leur contenu conceptuel, et leur référence, entendue comme le ou les objets réels qui satisfont ce contenu conceptuel dans le monde actuel, les théories descriptivistes de la signification, qui passent notamment par Bolzano, Frege et Carnap, se donnent les moyens de penser la différence entre identité intensionnelle et identité extensionnelle et par là le caractère informatif des jugements d'identité extensionnelle, mais aussi la différence entre jugements analytiques et jugements synthétiques et le fonctionnement des modalités de dicto.

En revendiquant la possibilité pour certaines expressions linguistiques (en particulier noms propres, mais aussi termes d'espèces naturelles) de désigner directement un objet sans le caractériser conceptuellement - de dénoter sans connoter -, les théories référentialistes de la signification, qui passent notamment par Mill, Russell, Kripke et Kaplan, se donnent le moyen de penser la spécificité des jugements empiriques, mais aussi les modalités de re.

Comme l'a montré Putnam, les théories référentialistes de la signification imposent, sur le plan de la philosophie de l'esprit, une conception « externaliste » des contenus de pensée, qui exclut que ceux-ci soient exclusivement des concepts « dans la tête » de celui qui les pense. En conséquence, il semble qu'il faille, comme le regrette Boghossian, renoncer à l'hypothèse de la transparence cognitive des contenus de pensée et de la signification des mots par lesquels ils sont exprimés.