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Abstracts

Jean-Yves Béziau : « La Logique Universelle - De Paul Hertz à Dov Gabbay ».

La logique universelle est une étude générale des structures logiques, de la même manière que l'algèbre universelle est une étude générale des structures algébriques, mais il ne s'agit pas des mêmes structures. Nous expliquerons comment peuvent être considérées les structures logiques en faisant une rétrospective remontant jusqu'aux travaux de Paul Hertz. Nous parlerons également des principaux problèmes de la logique universelle : identification de différentes structures logiques, traductions entre logiques, combinaison de logiques (sujet développé principalement par Dov Gabbay).

Bibliographie

J.-Y. Beziau (ed), An Anthology of Universal Logic - Form Paul Hertz to Dov Gabbay, Springer Basel, 2010.

J.-Y.Beziau, "What is a logic? Towards axiomatic emptiness", Logical Investigations, 16 (2010), pp.272-279.

J.-Y.Beziau (ed), Logica Universalis: Towards a general theory of logic, Birkhäuser, Basel, second edition, 2007.

J.-Y.Beziau, "13 questions about universal logic", Bulletin of the Section of Logic, 35 (2010), pp.133-150.

Bruno Leclercq : « Statut ontologique et traitement logique des objets impossibles ».

Après une brève présentation de certains enjeux philosophiques de la théorisation des objets impossibles chez Bolzano, Twardowski, Husserl, Meinong et Russell, il s'agira de discuter des outils formels les mieux adaptés pour rendre compte des énoncés et raisonnements portant sur de tels objets. Avec Karel Lambert, Richard Routley, Terence Parsons, Dale Jacquette ou encore Jacek Pasniczek, la théorie canonique russellienne se verra opposer différents développements de logiques modales, libres, paraconsistantes ou encore "meinongiennes". Au terme de l'analyse, sera reposée la double question du statut ontologique des "objets" impossibles, ainsi que de la nature de l'impossibilité qui les frappe.

Patrick Allo : « Discrimination and Disagreement in Informational Semantics ».

The prima facie case for considering "informational semantics" as an alternative explication of the notion of logical consequence alongside the model-theoretical and the proof-theoretical one is easily summarised. Where the model-theory is standardly associated with a defence of classical logic (CL), and proof-theory with a defence of intuitionist logic (IL), informational semantics seems to be wedded to relevant and other substructural logics (RL). As such, if the CL, IL, RL trio is a representative chunk of a broader range of logical options, informational semantics surely has its place. Yet, it is even easier to dismiss the suggestion that informational semantics provides an apparently missing third conception of logical consequence. After all, isn't it just a variant of the usual interpretation of the Routley-Meyer relational semantics rather than a genuine alternative to a model-theoretic account? Or worse, isn't it a mere metaphor? In the present paper, we want to consider a more subtle answer to the question of whether informational semantics is a real alternative for the two more traditional contenders. Our discussion undoubtedly leaves many questions unanswered. We mainly try to give the reader an idea of why informational semantics is a genuine and attractive alternative. To that end, we sketch two complementary pictures of the informational approach to logical consequence: a traditional model-theoretic one, and a more abstract one based on the inverse relation between logical discrimination and deductive strength.

Sébastien Richard : « La Gegenstandstheorie de Meinong : au-delà de l'être et du non-être »

La théorie de l'objet de Meinong est certainement la plus importante des Gegenstandstheorien qui fleurirent dans l'École brentanienne. Dans cet article, nous voudrions tout d'abord montrer comme une telle théorie a pu émerger, à partir de Twardowski, dans la recherche d'une solution au paradoxe issu de la rencontre de la thèse des représentations sans objet de Bolzano et de la thèse d'intentionnalité de Brentano. Ensuite, il s'agira d'exposer comment le projet d'une théorie de l'objet en général, simplement esquissé par Twardowski, a été approfondi par Meinong. Celui-ci a élaboré une théorie dans laquelle la notion d'objet n'est plus inféodée à l'objet réel, au préjugé en faveur de l'effectivité de la métaphysique classique, mais inclut également des objets idéaux, des objets incomplets et même des objets contradictoires. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux modalités de cet élargissement de la notion d'objet allant jusqu'à comprendre des objets « hors l'être », de telle sorte que Meinong ait pu soutenir la thèse, apparemment paradoxale, selon laquelle « il y a des objets à propos desquels on peut affirmer qu'il n'y en a pas ».